4 millions de Tesla bientôt obsolètes ? L’erreur que le constructeur paiera cher

4 millions de Tesla obsoletes
4.5/5 - (42 votes)

Le constructeur automobile Tesla traverse actuellement une période charnière. Elon Musk a récemment reconnu que l’ordinateur HW3, installé dans plusieurs millions de véhicules depuis 2019, ne répond pas aux exigences de la conduite autonome annoncée. Ce constat inattendu pourrait entraîner des répercussions financières conséquentes pour l’entreprise tout en affectant la confiance des consommateurs.

Les défis de la conduite autonome

Depuis 2016, Tesla a affirmé sans détour que tous les véhicules produits seraient dotés de « tout le matériel nécessaire » pour la conduite entièrement autonome. Cette promesse audacieuse reposait sur l’idée qu’une simple mise à jour logicielle pourrait transformer une Tesla en un « robotaxi » capable de circuler sans supervision humaine.

Puissance du matériel insuffisante

En janvier 2025, Elon Musk a admis que l’ordinateur HW3, installé sur environ 4 millions de Tesla entre avril 2019 et fin 2023, n’avait pas la puissance de calcul nécessaire pour réaliser cette avancée technologique. Cette reconnaissance survient après que Tesla ait déjà dû remplacer son ordinateur précédent, le HW2.5, par le HW3. L’histoire semble donc, à grande échelle, se répéter.

Un défi massif pour Tesla

Pour les propriétaires qui ont investi jusqu’à 10 000 euros pour l’option « Full Self-Driving » (FSD), Elon Musk a promis un remplacement de l’ordinateur HW3 par le nouveau modèle HW4. On estime qu’au moins 500 000 véhicules sont concernés par cette mise à jour matérielle, générant un coût global dépassant aisément 500 millions d’euros. La charge importante sur les centres de service Tesla soulève des questions sur leur capacité à gérer efficacement ce flux.

Problèmes de promesses non tenues

Le défi ne réside pas seulement dans le respect des promesses liées à l’option FSD. Tesla avait également assuré aux acheteurs depuis 2016 que leurs véhicules posséderaient l’équipement requis pour la conduite autonome. Cette assurance, désormais reconnue comme incorrecte, affecte des millions de propriétaires. Une obligation éventuelle de remplacement ou de compensation pour cette erreur de communication massive risque donc de compliquer la situation pour la marque.

Un verdict judiciaire préoccupant pour Tesla

En 2022, un tribunal a déjà ordonné à Tesla de moderniser, sans frais, l’ordinateur d’un client pour accéder au programme FSD. Ce verdict pourrait représenter un précédent délicat pour la marque. Tesla a commercialisé ses véhicules en promettant qu’ils disposaient de tout le matériel nécessaire à la conduite autonome, ce qui n’était manifestement pas correct. Lorsqu’un propriétaire souhaite utiliser ces fonctionnalités, un paiement pour une mise à jour matérielle lui est demandé. Cette situation ne se justifie pas.

Des milliards en jeu pour Tesla

Remplacer physiquement les ordinateurs dans 4 millions de véhicules semble logistiquement impossible. Le coût de l’opération et la charge de travail seraient astronomiques. Les alternatives n’apparaissent pas moins problématiques pour Tesla. Logiquement, Tesla devrait indemniser tous les propriétaires de véhicules équipés de HW3. Avec environ 4 millions de véhicules concernés, le montant de cette compensation pourrait atteindre plusieurs milliards d’euros, surpassant de loin le coût d’un rappel automobile traditionnel.

Au lieu de changer chaque ordinateur, Tesla pourrait encourager les clients à investir dans de nouveaux véhicules, à l’image de sa stratégie avec les « fenêtres de transfert FSD ». Des rachats à un tarif préférentiel pourraient être une solution pour dédommager les propriétaires concernés.

Une vague de poursuites en perspective

Plusieurs procédures judiciaires ont déjà été engagées contre Tesla pour ses allégations inexactes sur la conduite autonome. Avec la reconnaissance récente par Elon Musk des limites du système HW3, une nouvelle série de poursuites pourrait être imminente. Tesla semble peu disposé à offrir une compensation aux propriétaires qui n’ont pas opté pour l’option FSD, comme le laissent entendre les récentes déclarations de Musk. Ces clients devront vraisemblablement se tourner vers les tribunaux pour obtenir justice.

En 2019, Elon Musk déclarait que « les véhicules Tesla prennent de la valeur en raison de leurs futures capacités de conduite autonome. » Une remarque qui s’est finalement révélée erronée. Les propriétaires se retrouvent avec des véhicules incapables d’atteindre le niveau d’autonomie promis, même avec une mise à jour informatique. Cette perte de confiance pourrait avoir des conséquences durables sur l’image de la marque et son modèle économique, partiellement basé sur la promesse d’une technologie révolutionnaire.

Pour les propriétaires, la question demeure de savoir comment et quand Tesla assumera cette dette technologique vis-à-vis de ses millions de clients.

Rédigé par Philippe Moureau, passionné de voitures électriques et fervent défenseur de l’environnement. Vous êtes invités à explorer mes autres articles tout aussi intrigants.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *