Des innovations protègent la faune sur les autoroutes

Des innovations protègent la faune sur les autoroutes

Un coût écologique préoccupant

La création d'infrastructures de transport engendre des conséquences écologiques de plus en plus préoccupantes. Pour atténuer ces effets sur la biodiversité, des spécialistes se réunissent à la conférence internationale sur l’écologie et les transports, qui débute à Lyon le 30 août.

Préserver la biodiversité

Les infrastructures humaines, telles que les autoroutes et les lignes de chemin de fer, nuisent souvent à la biodiversité, affectant la diversité des espèces animales et végétales. Ces constructions perturbent les écosystèmes, notamment par la consommation d’espace et la pollution sonore, visuelle ou chimique.

Les impacts environnementaux

Sylvie Vanpeene, chercheuse à l’Irstea d’Aix-en-Provence, identifie cinq impacts majeurs sur l'environnement :

  • La consommation d’espace modifiant l’habitat naturel
  • La perturbation sonore, visuelle et chimique
  • La fragmentation des espaces naturels
  • L'augmentation de la mortalité animale
  • La dépendance verte

Les axes routiers, par exemple, créent des discontinuités dans les habitats naturels, rendant difficile l'évaluation des conséquences pour la faune locale. Ces effets ne sont souvent pas visibles lors des déclarations d’utilité publique.

S’adapter aux comportements des animaux

Les scientifiques s'interrogent sur les moyens de limiter l'impact des infrastructures routières sur les animaux. Pour cela, des dispositifs tels que les passages à faune et les écoponts ont été développés. Ces structures, comme celles des autoroutes A57 et A7, permettent de rétablir les connexions entre les écosystèmes fragmentés.

Les innovations pour la protection animale

Un exemple notable est l'écopont du col Grand Bœuf dans la Drôme, conçu spécifiquement pour la petite et la grande faune, avec des caches pour les reptiles. Une vidéo illustre un système de tunnel permettant aux animaux de traverser en toute sécurité.

Technologie et sécurité routière

En Isère, des détecteurs de faune, alimentés par l'énergie solaire, sont installés près des routes. Ces dispositifs détectent les mouvements d'animaux comme les lièvres et envoient un signal aux panneaux de signalisation pour avertir les automobilistes. Selon le Fonds de garantie des assurances obligatoires (FGAO), les collisions avec des animaux, notamment les chevreuils et les sangliers, provoquent de nombreux accidents.

Comprendre et anticiper les comportements

Les chercheurs s'efforcent d'analyser les comportements des animaux grâce à des milliers de clichés et de vidéos capturés par les sociétés autoroutières. Par exemple, les crapauds se gonflent et se dressent face à une lumière intense, tandis que les élans restent immobiles sur les rails face aux trains, causant des accidents.

Des collectifs comme le Groupe d'échanges entre aménageurs et scientifiques autour de la biodiversité et des infrastructures (Gasbi) se forment pour réfléchir aux solutions. Sylvie Vanpeene explique que ce groupe informel, composé d'environ cinquante personnes, travaille en amont des projets d'infrastructure pour mieux préserver la biodiversité.

Une perception différente selon les régions

Les chercheurs, en quête de solutions idéales pour la faune, rencontrent parfois des surprises inattendues. Au nord du Québec, une société autoroutière, sur les conseils d'experts, a créé un tunnel recouvert de sable et de gravier pour faciliter le passage des animaux. Cependant, les vidéos ont montré que les familles de ratons laveurs préféraient le petit espace en béton à la surface. Le sable et le gravier ont donc été retirés.

Tunnel pour crapauds sous la route

Il est intéressant de noter que notre compréhension des besoins des animaux varie selon les régions. Toujours au Québec, les chercheurs estiment que les tunnels doivent être éclairés sur toute leur longueur. En revanche, en France, il est jugé suffisant que les animaux voient la lumière à la sortie du tunnel pour se guider.

Un enseignement important après l'incident de Sivens est la nécessité d'une meilleure collaboration entre les parties prenantes des nouvelles infrastructures et ceux qui souhaitent préserver la biodiversité. Cécile Blatrix, professeure de sciences politiques à AgroParisTech, souligne l'importance de concilier les enjeux environnementaux avec les modernisations des politiques publiques.

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