Elle coûte moins de 20 000 €… mais la France n’en veut pas : pourquoi ?
L’essor des véhicules électriques sur le marché européen prend une nouvelle dimension avec l’entrée de Firefly, une marque du conglomérat chinois Nio. Cette citadine moderne et accessible cible directement les modèles tels que la Renault 5 E-Tech et la Citroën e-C3. Cependant, parmi les 16 pays visés dans cette expansion, la France, bien connue pour sa tradition de voitures électriques urbaines, est étrangement écartée de cette dynamique.
Une citadine pensée pour l’Europe avec une identité unique
La Firefly EV se distingue par son design original qui la rend immédiatement reconnaissable. Mesurant 4 mètres de long, 1,78 m de large et 1,56 m de haut, elle affiche des dimensions un peu plus grandes qu’une Renault 5, tout en s’approchant des proportions d’une Dacia Sandero. Son style est accentué par une calandre fermée colorée et trois phares ronds à l’avant, rappelant la Honda e, tout en incorporant une signature lumineuse distinctive.
Un intérieur spacieux et ingénieux
L’un des points forts de cette citadine est son habitabilité. Le plancher plat, exempt de tunnel de transmission, facilite le passage d’un côté à l’autre de l’habitacle. De plus, la Firefly est équipée d’un « frunk » (coffre avant) de 95 litres, pouvant contenir une petite valise ou un casque, grâce à un astucieux double fond. À l’intérieur, pas moins de vingt-sept vide-poches offrent des espaces de rangement pratiques, dont certains rétro-éclairés de manière subtile.
Intérieur innovant et design épuré
L’intérieur de la Firefly se distingue par son équipement sophistiqué, inhabituel pour ce segment. Le tableau de bord offre un design épuré avec un écran central de 13,2 pouces dédié à l’infodivertissement, accompagné d’un petit écran de conduite près du volant.
Les finitions combinent du cuir végétal sur les sièges et la planche de bord, tout en intégrant quelques plastiques durs sur les poignées, un compromis acceptable compte tenu de son tarif.
Avancées technologiques impressionnantes
La dotation technologique dépasse largement les standards habituels. Voici quelques caractéristiques :
- Système de conduite semi-autonome avec régulateur adaptatif et maintien de voie
- Assistant vocal intelligent nommé « Lumo »
- Sièges chauffants dès la version d’entrée de gamme
- Système d’échange de batterie compatible avec les futures stations Power Swap
Cette approche technologique incarne la philosophie de Nio, apportant son expertise premium à un format urbain et accessible.
Des performances et une autonomie qui tiennent leur promesse
Sous ses airs séduisants, la Firefly renferme une ingénierie performante. Elle est équipée d’une batterie LFP de 42,1 kWh, permettant une autonomie approximative de 330 km selon le cycle WLTP, et 420 km en CLTC. Ces chiffres la placent directement en compétition avec des modèles tels que la Renault 5 E-Tech ou la Citroën e-C3.
Un moteur électrique puissant
Un moteur électrique positionné à l’avant, développant 105 kW (143 ch) et 200 Nm de couple, offre une accélération impressionnante appréciable particulièrement en milieu urbain, jusqu’à 80 km/h. Sa vitesse maximale est limitée à 150 km/h, ce qui est suffisant pour un usage quotidien.
Technologie d’échange de batterie
L’architecture de la Firefly inclut également le système d’échange de batterie de Nio. Toutefois, aucune station compatible n’est actuellement disponible. Les utilisateurs devront attendre jusqu’en 2026 pour profiter de cette fonctionnalité innovante, avec l’arrivée de la cinquième génération des « Power Swap Station ».
Une stratégie d’expansion internationale qui laisse de côté la France
Après le lancement initial en Chine le 29 avril 2025, Firefly prévoit une expansion rapide sur les marchés internationaux. Sa stratégie hybride se démarque par sa flexibilité. Dans les pays où Nio a déjà une présence, comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, la Norvège, et le Danemark, la marque conservera son modèle de vente directe. Pour les nouveaux marchés, Firefly adoptera un réseau de distributeurs partenaires, semblable à celui de XPeng.
D’ici la fin de l’année 2025, la Firefly ambitionne d’être disponible dans 16 nouveaux pays incluant la Suède, les Pays-Bas, la Norvège, le Costa Rica, le Népal, Singapour, le Danemark, l’Allemagne, le Portugal, la Belgique, le Luxembourg, l’Autriche, la Pologne, l’Uruguay, la Colombie, et la Nouvelle-Zélande.
Curieusement absente de cette liste, la France, un marché automobile européen majeur, pourrait être impactée par des réglementations spécifiques, notamment la suppression du bonus écologique pour les véhicules électriques d’origine chinoise. Cette politique pourrait expliquer pourquoi Firefly ne cible pas immédiatement l’Hexagone dans ses projets d’expansion.
Un défi tarifaire pour conquérir l’Europe
Le prix demeure un élément central du succès potentiel de la Firefly en Europe. En Chine, elle est proposée à un tarif attractif de 14 200 €, ce qui la rend particulièrement compétitive. Cependant, les coûts de douane et les taxes européennes augmentent considérablement le prix. Aux Pays-Bas, les premières ventes commencent à 29 900 €, tandis qu’en Norvège, le coût s’établit autour de 26 570 €. Ce positionnement la place face à des rivales reconnues comme la Renault 5 ou la Mini, qui jouissent d’une popularité accrue et d’un réseau commercial bien établi.
Atouts et défis de la Firefly
La Firefly, malgré ses défis, possède des qualités indéniables. Son design expressif, couplé à des équipements technologiques avancés et un format adapté aux environnements urbains, pourrait séduire les jeunes acheteurs et les familles cherchant une deuxième voiture électrique abordable. Il reste à voir si l’absence initiale sur le marché français est passagère ou si elle témoigne d’une stratégie face aux mesures protectionnistes européennes.

Après une carrière prometteuse en course automobile, Benjamin De Dounois a pris un virage surprenant en se réorientant dans le génie civil. Fort de son expérience sur les circuits, il apporte aujourd’hui son expertise dans le domaine de la construction, où il continue à relever de nouveaux défis. Passionné par le monde de l’automobile, il partage également ses connaissances à travers des interventions et des collaborations avec diverses marques du secteur.