Pourquoi les prix des voitures électriques d’occasion s’écroulent… et ce que ça cache

Les véhicules électriques, longtemps perçus comme un investissement élevé même en seconde main, commencent à se démocratiser grâce à une baisse significative de leurs prix. Cette évolution, indiquée par les statistiques récentes de Leboncoin, offre une solution plus abordable pour ceux recherchant une mobilité sans émissions. Alors que l’électrification des véhicules progresse, le marché de l’occasion s’ajuste et propose désormais des choix accessibles.

Le recul marqué des prix des voitures électriques d’occasion

Les dernières statistiques publiées par Leboncoin, principal site d’annonces automobiles en France, révèlent un phénomène intéressant. Plus de 820 000 véhicules y sont listés, et les chiffres indiquent que les prix des voitures électriques d’occasion ont fortement diminué entre les premiers trimestres de 2024 et 2025.

Chiffres frappants et tendance sur le marché

Dans le secteur professionnel, la baisse s’élève à -11,1%, faisant chuter le prix moyen à 26 595 euros. Quant aux particuliers, la réduction est comparable, atteignant -10,6%, avec un prix moyen désormais fixé à 21 309 euros.

Facteurs influençant la baisse

Cette tendance est le résultat de plusieurs facteurs :

• Une arrivée massive de nouveaux modèles électriques sur le marché du neuf, qui alimente en conséquence le marché de l’occasion.
• La diminution des prix des véhicules neufs contribue à une dépréciation rapide des modèles déjà en circulation.
• L’augmentation du kilométrage sur les premiers modèles électriques commercialisés à grande échelle accentue ce phénomène de dépréciation, similaire à ce qui est observé pour les autres types de motorisation.

Les écarts de prix entre véhicules électriques et thermiques

L’un des changements les plus frappants aujourd’hui concerne la réduction des écarts de prix entre les véhicules électriques et thermiques d’occasion. Alors que les voitures électriques restent généralement plus coûteuses, cet écart diminue rapidement.

Prix moyen chez les professionnels

• Véhicules électriques : 26 595 euros (-11,1%)
• Véhicules diesel : 21 552 euros (-7,6%)
• Véhicules essence : 22 180 euros (-4,0%)

Tendances du marché entre particuliers

Du côté des particuliers, la dynamique révèle un changement profond. On observe une dépréciation accélérée pour les modèles thermiques, avec des diminutions de -12% pour l’essence (prix moyen de 13 522 euros) et de -16,7% pour le diesel (prix moyen de 10 231 euros). Cette baisse est plus marquée que celle enregistrée pour les véhicules électriques (-10,6%). Cela s’explique en partie par les restrictions de circulation liées aux vignettes Crit’Air, de plus en plus imposées dans diverses villes françaises.

Les véhicules hybrides et leur résistance à la dépréciation

Dans une période de baisse généralisée des prix, les véhicules hybrides se distinguent. Ils affichent un prix moyen de 35 497 euros pour les professionnels, avec une diminution limitée à 3,3%, et de 25 426 euros entre particuliers, représentant un recul de 8,5%. Cette technologie se montre plus résistante face à la dépréciation pour plusieurs raisons.

D’abord, les véhicules hybrides sont une alternative intéressante pour les automobilistes encore hésitants à adopter le tout électrique. De plus, ces véhicules jouissent souvent d’une image premium, car ils se trouvent principalement sur des modèles haut de gamme. Enfin, leur rareté relative sur le marché de l’occasion, comparé aux motorisations traditionnelles, contribue à maintenir des prix plus élevés.

L’impact des ZFE sur la dépréciation des véhicules thermiques

L’influence des restrictions géographiques sur la valeur des diesels

L’expansion des Zones à Faibles Émissions (ZFE) en France a accéléré la dépréciation des véhicules thermiques, notamment pour les diesels. Depuis début 2025, de nombreuses agglomérations ont renforcé les restrictions, excluant ainsi les véhicules classés Crit’Air 3, tels que les diesels d’avant 2011 et les voitures à essence d’avant 2006. Cette réglementation a profondément modifié la valeur résiduelle de ces anciens modèles, en les rendant moins attractifs en raison des limitations d’usage.

Opportunités pour le marché des voitures électriques d’occasion

La situation pose de réels défis pour les propriétaires de ces véhicules thermiques. Cependant, elle crée une opportunité inédite pour les acheteurs de voitures électriques d’occasion, qui bénéficient de conditions favorables pour acquérir ces véhicules, souvent plus respectueux de l’environnement et exemptés des restrictions ZFE.

Pourquoi c’est le moment propice pour l’achat d’une voiture électrique d’occasion

Le marché des voitures électriques d’occasion bénéficie d’un rapport qualité-prix exceptionnel à cause de la baisse des prix et l’arrivée de modèles récents. Les précurseurs de l’électrique moderne, tels que la Renault Zoé et la Nissan Leaf première génération, se trouvent désormais à des prix nettement compétitifs, souvent en dessous de 15 000 euros pour des véhicules en bon état. Ces modèles sont idéaux pour les trajets urbains et périurbains, offrant une autonomie suffisante pour un usage quotidien et des coûts d’utilisation réduits.

Pour une autonomie et des performances accrues, des modèles comme les Tesla Model 3 de première génération ou les Hyundai Kona Electric deviennent également plus abordables sur le marché de l’occasion. Ces voitures, capables de parcourir plus de 350 kilomètres sur une seule charge, présentent une alternative crédible aux berlines thermiques classiques, tout en garantissant un coût d’utilisation plus bas.

L’évolution du marché montre un rééquilibrage où les véhicules électriques trouvent peu à peu leur place. Cela représente une opportunité unique pour les acheteurs intéressés par la mobilité électrique, avant que les prix ne se stabilisent dans les années à venir.