Toyota sort de son silence : la révolution électrique qui va bousculer Tesla et les constructeurs chinois

Après des années de prudence, Toyota a décidé de s’engager pleinement dans la transition électrique. Le géant japonais annonce un plan ambitieux de 15 modèles électriques d’ici 2027, une production annuelle de 1 million de véhicules et une expansion mondiale de ses usines. Cette stratégie vise à contrer Tesla et les constructeurs chinois, tout en sécurisant sa position face aux enjeux tarifaires et environnementaux.
Une stratégie accélérée pour rattraper le retard
15 modèles électriques d’ici 2027
Toyota prévoit de multiplier par trois son offre électrique actuelle, passant de 5 modèles (dont la bZ4X et la Lexus RZ) à 15 véhicules d’ici 2027. Cette offensive inclut des SUV électriques, des berlines et des modèles compacts, visant à couvrir tous les segments de marché. L’objectif est de produire 1 million de véhicules électriques annuellement d’ici cette date, soit une augmentation de 7 fois par rapport à 2024.
Une production mondialisée
Contrairement à ses concurrents, Toyota ne se contente pas de concentrer sa production en Chine ou en Europe. Le constructeur a choisi de déployer ses usines électriques dans cinq pays clés : les États-Unis, la Thaïlande, l’Argentine, le Japon et la Chine. Aux États-Unis, une usine de batteries en Caroline du Nord et des lignes de production dans les usines du Kentucky et de l’Indiana seront opérationnelles dès 2026.
Des motivations stratégiques multiples
Éviter les risques tarifaires
En délocalisant une partie de sa production électrique aux États-Unis, Toyota cherche à contourner les droits de douane imposés par l’administration Biden sur les véhicules importés. Cette approche permet aussi au constructeur de bénéficier des crédits d’impôt prévus par l’Inflation Reduction Act pour les véhicules électriques produits localement.
Renforcer la chaîne d’approvisionnement
La dispersion géographique des usines électriques vise à réduire la dépendance à la Chine, principal fournisseur de batteries. Toyota mise sur une diversification des sources pour sécuriser ses approvisionnements en matériaux critiques comme le lithium ou le nickel.
Akio Toyoda : un équilibre entre hybrides et électriques
Les hybrides, une alternative aux émissions
Malgré son tournant électrique, Toyota maintient son engagement envers les hybrides thermiques, qu’il considère comme une solution immédiate pour réduire les émissions. Selon Akio Toyoda, 27 millions de véhicules hybrides équivaudraient à l’impact carbone de 9 millions de voitures électriques, surtout dans les pays où l’électricité reste majoritairement fossile.
Les limites des véhicules électriques
Le président de Toyota souligne que les véhicules électriques ne sont pas systématiquement plus propres. En fonction de la source d’électricité utilisée pour les recharger, leur bilan carbone peut s’avérer moins favorable que celui des hybrides. Cette position explique pourquoi le constructeur privilégie une stratégie multi-énergies, combinant électrique, hydrogène et hybrides.
Un défi pour Tesla et les constructeurs chinois
Tesla, un concurrent direct à rattraper
Avec ses 15 modèles électriques, Toyota vise à concurrencer Tesla sur son terrain. Le constructeur japonais mise sur une gamme plus diversifiée (SUV, berlines, utilitaires) et des prix plus accessibles, notamment pour les marchés émergents. L’objectif est de capter une part des 35 % de production électrique que Toyota prévoit d’atteindre d’ici 2030.
Les constructeurs chinois, une menace croissante
Les marques chinoises comme BYD ou NIO dominent actuellement le marché électrique en Asie. Toyota compte contrer cette domination grâce à une production locale en Thaïlande et en Argentine, combinée à des modèles adaptés aux besoins des marchés émergents. La qualité perçue des véhicules Toyota pourrait constituer un atout face aux concurrents asiatiques.
Les défis à relever
La concurrence des batteries
Toyota doit affronter un marché des batteries en tension, avec des coûts en hausse et des délais de livraison allongés. Le constructeur mise sur des accords de partenariat avec des fournisseurs locaux pour sécuriser ses approvisionnements, tout en développant ses propres technologies de batteries solides.
L’acceptation des consommateurs
Malgré son retard, Toyota bénéficie d’une reconnaissance de marque solide. Cependant, convaincre les clients de passer à l’électrique reste un défi, notamment en Europe et en Amérique du Nord où Tesla domine. Le constructeur compte sur des campagnes de communication ciblant les avantages pratiques de ses véhicules électriques.
: un tournant historique pour l’industrie automobile
Toyota a choisi de sortir de sa réserve pour ne pas être marginalisé par la révolution électrique. Son plan de 15 modèles et de 1 million de véhicules d’ici 2027 marque un changement de cap radical, combinant pragmatisme économique et engagement environnemental. Si cette stratégie réussit, elle pourrait redéfinir les règles du jeu face à Tesla et aux géants chinois, tout en prouvant que les hybrides et l’électrique ne sont pas incompatibles.
Le défi sera de concilier vitesse de déploiement et qualité des produits, tout en maintenant la rentabilité. Les prochaines années seront décisives pour savoir si Toyota parviendra à transformer son retard en avantage compétitif.

Après une carrière prometteuse en course automobile, Benjamin De Dounois a pris un virage surprenant en se réorientant dans le génie civil. Fort de son expérience sur les circuits, il apporte aujourd’hui son expertise dans le domaine de la construction, où il continue à relever de nouveaux défis. Passionné par le monde de l’automobile, il partage également ses connaissances à travers des interventions et des collaborations avec diverses marques du secteur.